Histoire des Voyages Bridge

Historique du Voyage Bridge

Au Liban

L’idée des Voyages Bridge, de marier tourisme et bridge, m’est venue au Liban. Au tout début des années 70, j’ai été invité à Beyrouth au titre de journaliste pour Le Bridgeur (parce qu’au titre de bridgeur j’en connaissais encore moins qu’aujourd’hui !). Le Festival de Bridge du Liban était une manifestation somptueuse. En marge des tournois il y avait une soirée spectacle au Casino du Liban (c’était géant, il y avait même défilé d’éléphants sur la scène, surmontés de pulpeuses danseuses), des réceptions chez les notables de la Fédération libanaise dans des demeures incroyables, et des excursions pour les bridgeurs étrangers par exemple sur Baalbeck.
Les bridgeurs libanais étaient (et sont toujours) des plus accueillants, chacun prenant en charge un étranger pour le piloter dans le pays. J’ai été conquis.

En France existaient aussi de très beaux Festivals, comme Juan les Pins ou Vichy, mais qui s’adressaient plutôt aux très bons joueurs, aux chasseurs de primes. Puis il y eut Djerba, né des bonnes relations entre Trigano pour le Club Med et Mike Dennery pour le bridge.
Je n’oublie pas que toute une bande de mes copains de l’époque ont été recrutés pour « faire G.O. bridge » dans les villages du Club Med, avec mission d’initier et d’organiser des parties. Ce qui sans conteste a participé à la diffusion et au développement du bridge en France.

Bridge et Voyages

Travaillant à l’époque pour une agence de voyages, il m’a semblé évident d’ajouter une part de bridge mêmes aux voyages les plus lointains. Faisant en sorte que les participants qui ne se connaissent pas, en ce qu’on appelait « voyage organisé » puissent avoir immédiatement grâce au bridge, un langage commun, une activité qui les relie, une animation stimulante.
On doit bien reconnaitre qu’après une longue journée de plage, voire d’une visite exaltante des temples d’Angkor, ou encore après l’émerveillement devant une salle hypostyle de Louxor, un bridgeur se sent en manque s’il n’a pas l’espoir d’un petit bridge pour ponctuer sa journée de vacances.

La recette des Voyages Bridge

La recette d’un voyage-bridge est donc simple : la matinée est réservée soit pour une excursion, soit pour la plage, ou un parcours de golf. En milieu d’après-midi un tournoi rassemble tous les participants, tous les niveaux sont bienvenus. Il s’agit de procurer un bridge de loisir, pas un championnat. Et en soirée, s’il n’y a pas spectacle ou animation, on vous propose soit une conférence, soit un atelier perfectionnement du jeu de la carte, soit encore le débriefing des donnes du tournoi.
La nécessité d’une dose minimum de bridge est encore plus évidente en croisière. Cela permet d’occuper agréablement les temps de navigation. J’aurai bientôt navigué en croisière sur toutes les mers du monde, et sur les fleuves aussi, le Mékong, l’Irrawady, le Douro, il ne me manquera plus que la remontée du Mississipi en bateau à aubes, avec les fameux tricheurs…

Finalement cette formule de voyages bridge connait un succès constant. Je lui ai donné le nom de « Balades Bridge » pour montrer un style décontracté, et assurer que cela s’adresse à tout niveau de bridgeur, dès lors qu’on sait jouer en tournoi.
La formule a été reprise par plusieurs organismes même des recommandables tels Bridge+ ou Maestro, et plusieurs organisateurs régionaux qui donnent l’avantage de départs de province.
De nombreux clubs organisent aussi un voyage annuel pour souder un peu plus leurs membres. Mais d’aucuns disent « pourquoi retrouver les mêmes qu’au club toute l’année ? ».
Quant à nous, Bridge International, nous avons la chance d’avoir été les premiers et nous pouvons nous targuer d’avoir entraîné dans l’aventure les meilleurs « tour-leaders » à l’image du plus connu d’entre eux, Philippe Soulet, collaborateur de la première heure.

Patrice Bauche